jeudi 7 octobre 2010

Le sablier

Apprendre la disparition d'un ami n'est jamais facile mais encaissé deux nouvelles du même ordre le même jour est vraiment chose insupportable.
Certes je savais que le sablier de P. a laissé échappé la quasi totalité de ses précieuses graine de vie, mais je ne sais pas pourquoi je m'accrochait à une illusion. Je n'ai pas pu la voir pour cause .... je savais depuis deux jours qu'elle était endormi ... mais bon elle a toujours su surprendre avec sa volonté de vivre. Je me souviens d'un voyage (le voyage qui m'a permis de croiser sa route) comment elle me faisait rire, on partaient dans tous les sens, elle se moquait de sa maladie qui était là et qu'elle disait ne plus voir.
S. lui est parti avant mais je l'ai appris aujourd'hui la même haïssable maladie. Lui aussi n'était pas à sa première confrontation et il avait déjà mis K. O. une première attaque. Cette fois il était pris en traître, aucun signe une disparition comme ça, et moi qui le croyais tout simplement en voyage, comment pouvais-je savoir qu'il a fait le grand saut et pris le train pour de bon. Son sourire est encore là, les moments de délire et de fou rire, ou rires de fous. La découverte de sabir, les lectures très "personnalisées" du Talmud et les bonnes recettes de Mr. S..

Pour S. et P. un poème qui les fera certainement sourire :

Li corbeau y li Chacail

On jor, Mosio Corbeau
Qui z'iti sor on z'arbre, tôt afi t'en haut
Y gardi dans son boche on fromage
(Ji crois qui l'a voli dans l'village.)
Mosio Chacail qui viendra por prom'ner,
Y dira:"- Ji trovi, pour ji biann dijouner!""
Alors y viendra à côti di crbeau,
Y loui dit: "- Comme vos ites beau!!
Vos zavi one bile calotte,
ON bil gili, one bone capote;
Y ji croi qui si vout chanson,
Y sont di mîmes zittof' qui vout pantalon
Vos ites li soltann dit cit zitablisseman."

Li corbail qui son biann content,
Il ovrir son boche one moment,
Por ji chante on chanson di Aznavorite
Ma mosio li Chacail, y son crir bian vite...
Afic on grann corage!!!
Por trapi li fromage,
Qui son tombi
Apri? y s'a sovi.
Li Corbail y ristra tot à fi coillon.
Ma bientôt y dira: "- Cit chacail cit oun cochion!
J'ti va fir pitition
Ahakrabi por l'envoyye en prison...
Moralité
Tot li blagueur fi son cascrote
Afic li zargen de celui qui l'icoute...








jeudi 6 mai 2010

Écolo

Je me suis fait un petit sommet entre moi-même et moi pour étudier l'épineuse question du "global warming" ( plus chic que le réchauffement climatique, ça en jette).

Mon global warming à moi est bien plus différent de celui qui touche(rait) la planète bleue, il touche mon univers à moi, le petit microcosme bleu, ma petite personne, mon petit-être, l'individu que je suis et surtout qui me suit.
Il est important de signaler que tous les voyants sont au rouge et les sonneries d'alarmes avaient retenti depuis belle lurette, mais je me suis bien arrangé pour ne pas les entendre( mon médecin pense que c'est l'utilisation prolongé d'un certain baladeur qui est la cause de ma surdité) .
Mais là je pense que l'heure est grave, il m'est plus permis de faire la sourde oreille et de me prétendre aveugle .
C'est pourquoi un petit grand-nettoyage de printemps ( je dirai plutôt un nikayoun de pessah tardif) s'est imposé à moi. On dégage le superflu, les accessoires, le non-utiles ...
Je me regarde maintenant et je me sens apaisé et je me dis bon, j'ai mis du temps mais j'ai fait le nécessaire. En attendant une prochaine fois qui me mettra nez-à-nez avec un chineur de "kabari"*, le bilan pour le moment : un parasite, un de virer à jamais et pas mal de pacotilles avec .

* kabari, pluriel de kobri, pont en dialecte égyptien. C'est ainsi que certaines personnes perçoivent leurs semblables.